Les sciences au prisme des arts : 51e congrès de l'UPLEGESS à l'IOA à Bordeaux du 18 au 20 juin
Nous relayons cette actualité transmise par le Département des Langues de l'IOGS.
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51e congrès de l’UPLEGESS (2025) à l’Institut d’Optique d’Aquitaine à Bordeaux
les 18, 19 et 20 juin
Les sciences au prisme des arts : un regard humaniste sur la formation en langues et cultures des ingénieurs et managers de demain La relation entre sciences et arts s’avère plus profonde qu'il n'y paraît de prime abord : là où la science cherche à comprendre le monde à travers la rigueur, l'analyse et la méthode, l’art élargit notre connaissance du monde en mobilisant l’intuition, la subjectivité, les émotions. Certes, les moyens semblent - et sont - différents, mais l’art revêt, comme la science, une fonction épistémique et heuristique. En observant la réalité qui l’entoure, le scientifique élabore des hypothèses lui permettant d’expliquer un pan du réel alors que l’artiste, lui, explore des réalités invisibles et exprime ce que la science peine parfois à formuler. La relation entre science et art est donc plus entremêlée et moins antinomique qu’il ne semble.
Historiquement, ce lien étroit traduit l'esprit multidisciplinaire propre à la Renaissance et à l’humanisme. Ainsi songe-t-on d’emblée à Léonard de Vinci, incarnation d’une conception systémique de la connaissance, à travers ses machines volantes ou ses études exhaustives sur le vol des oiseaux. Ou bien encore à Blaise Pascal, à la fois mathématicien, moraliste et écrivain.
Ainsi, l’intégration des arts dans le cursus des élèves ingénieurs et managers permet de nourrir leur imaginaire, d’éveiller leur sensibilité et d’élargir leurs horizons. D’ailleurs, les scientifiques imaginent (des solutions), créent (des dispositifs), ils utilisent aussi leur intuition. Ne parle-t-on d’ailleurs pas d’intuition mathématique ?
Cette transversalité est donc bien plus qu'un simple croisement de disciplines : elle vise à mieux appréhender la complexité du monde, tout en favorisant une approche plus humaine, responsable et innovante des sciences. Dans ce contexte, l’apprentissage des langues et cultures apparaît comme un levier pour une formation holistique ; elle tient compte des dimensions incarnées, émotionnelles, sociales et artistiques. Comme le souligne Albert Camus : « Si le monde était clair, l’art ne serait pas. ». Junichiro Tanizaki écrit, quant à lui, dans Éloge de l'ombre : « L'ombre est un des plus beaux éléments de l'art. ». Ainsi surgissent l'ombre et la lumière, non seulement comme phénomènes physiques, optiques, mais aussi comme métaphores des processus d'appréhension et de compréhension du monde. La lumière est vision ; ou plutôt elle permet la vision, portée par toute langue, laquelle est une Weltanschauung. L’ombre, quant à elle, représente les zones d'incertitude, d'invisible ou de non-connu qu’il convient d’explorer pour saisir l’intrication des parties et du tout. Dans quelle mesure les langues explorent-elles les tréfonds et les parties obscures de notre inconscient ? Les langues sont-elles un révélateur, au sens photographique du terme, de l’invisible à l’œil nu ? Opèrent-elles comme une lumière, un éclairage ? Suffit-il de nommer pour éclairer, donner à voir et à comprendre ?
Le 51e congrès de l’Uplegess invite à réfléchir sur les langues comme moyen d’éclairer notre représentation du monde. Plusieurs approches didactiques pensent l’enseignement des langues en lien avec le développement des compétences transversales. L’approche sensible favorise un engagement des apprenants propice au processus d’acquisition à travers un partage d’émotions et une stimulation de l’imaginaire comme de la créativité (Catherine Muller, Nathalie Borgé, 2020). Les expériences esthétiques en classe de langue participent au développement de la sensibilité, mais agissent aussi comme déclencheurs de la production langagière et de l’esprit critique. L’interaction entre l’apprentissage des langues et celui des autres disciplines permet la consolidation de différents concepts et le transfert vers le savoir-faire artistique et scientifique.
La triade arts-sciences-langues élargit le champ d’action de la formation des futurs ingénieurs et managers. Les approches interdisciplinaires dans l’enseignement des langues peuvent mettre en relation les sciences “pures”, les sciences sociales et l’univers artistique. Ce riche espace d’échanges entre formes de connaissances différentes favoriserait la résolution de problématiques complexes, qui est l’une des compétences fondamentales que doivent acquérir les futurs diplômés.
Site du Congrès de cette année : https://uplegess2025.sciencesconf.org/
Page LinkedIn :
https://www.linkedin.com/company/uplegess?trk=blended-typeahead

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